Conservation des espèces végétales Une coordination nationale pour les ressources génétiques de la biodiversité cultivée et sauvage
La diversité des acteurs et des collections rend difficile la lecture du paysage et la coordination des actions autour des ressources phytogénétiques. Pour y remédier, un collectif national, coordonné par le Geves, a organisé sa deuxième rencontre nationale en juin, à Angers (49).
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Les ressources phytogénétiques (dites « RPG ») constituent une grande richesse d’espèces et de variétés existantes, plus ou moins anciennes, et d’espèces sauvages apparentées aux espèces cultivées. Elles représentent un réservoir dans lequel l’homme peut continuer à puiser pour faire face à de nouveaux enjeux : alimentation, besoins quotidiens (vêtement, santé, matériaux…), cadre de vie par les plantes d’agrément…
Sa préservation est impérative pour exploiter le potentiel de la biodiversité cultivée et de ses parents sauvages.
Le monde agricole et horticole y puise des végétaux capables de faire face, par exemple, à des climats extrêmes ou à des maladies émergentes. Aussi, par le biais des collections, les RPG représentent un patrimoine culturel, à la fois matériel et immatériel, à mettre à la disposition du plus grand nombre.
Faire se rencontrer les acteurs
Toutefois, les acteurs de la conservation des RPG, issus de structures et collectifs à la fois publics et privés, se connaissent insuffisamment. La rencontre nationale qui a eu lieu à Angers (49) en juin les a fait se croiser pour s’identifier et harmoniser davantage leurs actions. Les participants (couvrant toutes les espèces) venaient d’horizons très variés, bien sûr des gestionnaires et propriétaires de collections mais encore des chercheurs, des sélectionneurs, des ethnobotanistes, des juristes… Des visites de collections nationales ont complété les communications orales et les ateliers thématiques en salle à l’Institut Agro Rennes-Angers.
L’acteur majeur des actions en cours est le Geves (Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences). Ce groupement d’intérêt public constitué par l’Inrae, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et le Semae (ex-Gnis), basé dans plusieurs sites en Anjou (1), développe une expertise du gène à la plante, en passant par la semence. Le ministère de tutelle a confié au Geves le pilotage de la coordination nationale pour la conservation des RPG des plantes cultivées et de leurs apparentées sauvages (hors arbres forestiers). Audrey Didier, biologiste végétale, anime cette structure dont l’une des composantes est la section CTPS (2) « ressources phytogénétiques ».
Dans cette section figure notamment le CCVS (Conservatoire des collections végétales spécialisées), une association privée.
La structuration du réseau, un enjeu majeur
La réunion a commencé avec le rapport intitulé « La biodiversité cultivée en France, regard sur les actions menées pour la conservation et la valorisation des ressources phytogénétiques entre 2014 et 2019 », paru en juin dernier. Une belle somme de travail et une initiative très louable. Toutefois, les visions sont partielles car l’étude s’appuie sur un inventaire et des collectes d’informations déjà datées ou anciennes et l’enquête n’a pas porté sur l’ensemble des ressources ni des partenaires. Les débats ont bien identifié les manquements et le chemin à parcourir pour fédérer « tous » les acteurs engagés.
Le ministère de tutelle, présent à la rencontre, a déjà mis en œuvre des actions réglementaires appropriées, à commencer par la reconnaissance officielle des gestionnaires de collections de RPG. Dans ce contexte, Thérèse Loubert, propriétaire d’une collection de rosiers, a accueilli les participants chez elle, aux Rosiers-sur-Loire (49).
S’insérer dans des dynamiques européennes
Même si l’identification de tous les acteurs des RPG est imparfaite dans notre territoire, la dynamique nationale est intégrée à l’international. Audrey Didier représente la France dans le réseau européen ECPGR, soit le programme sur la conservation et l’utilisation durable de RPG, gestionnaire d’outils performants comme la base de données Eurisco.
La rencontre d’Angers a tenu ses promesses pour le réseautage. Pourtant, tous les acteurs potentiels de la préservation des RPG ne sont pas encore identifiés.
Les détenteurs de collections, gestionnaires de jardins d’exception ou tout autre acteur impliqué peuvent (et devraient !) se manifester auprès de la coordination nationale.
(1) Dans le cadre de la propriété intellectuelle, le Geves, office d’examen français, effectue les études de DHS (distinction homogénéité stabilité) pour la délivrance d’un COV (certificat d’obtention végétale) ;
(2) CTPS, comité technique permanent de la sélection des plantes cultivées.
Pour en savoir plus :geves.fr et audrey.didier@geves.fr
Pour accéder à l'ensembles nos offres :